Musicolalie

Notes musicales

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Keyword - Histoire

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jeudi, février 11 2010

La tétralogie en moins de quatre

La tétralogie de Wagner se monte à l'opéra de Paris, ce qui n'arrive pas tous les jours (ce qui arrive même plutôt tous les 50 ans), et qui mérite donc un petit détour par les broussailleux sentiers wagnériens. Petite revue de sites pour les néophytes et les aguerris...

The Wagner Experience : si vous n'en consultez qu'un, c'est celui là. Complet, avec les histoires de chaque opéra, leur source, les arbres généalogiques des personnages, une section sur les leitmotives très développée (+MP3), etc...

Richard Wagner : un site assez complet (les leitmotivs sont malheureusement en midi-moche)

Richard Wagner Web Site : sur le développement des motifs dans le ring, la vie de Wagner, l'europe à son époque, les origines mythiques, et un article sur les liens structurels, thématiques et musicaux entre le ring et Star Wars...

Cooke : Introduction au livre de référence sur le Ring de Deryck Cooke (+ extraits musicaux)

Pour terminer, petite réflexion personnelle. J'enseigne la musique depuis quelques années, et en tant que (jeune) professeur, rien de plus satisfaisant que de se faire "bluffer" par ses élèves. La consigne était simple : racontez l'histoire de l'or du rhin (le premier volet de la tétralogie, le plus court, mais 2h30 quand même de musique...) en moins de 10 minutes. Et soyez créatifs.
Voilà ce que ça donne... Toutes mes félicitations donc à Blandine, Yaoré, Svéa et César.

jeudi, octobre 1 2009

Archéophonie

L'Histoire commence à Sumer...

Selon la formule célèbre de l'historien américain Samuel Noah Kramer, elle commence avec l'écriture cunéiforme, aux alentours de 3300 av J.C.

Imaginez le frisson, si des archéologues découvraient une écriture plus ancienne que l'écriture cunéiforme, un passé, une trace ...

L'enregistrement sonore commence avec Edison...

Eh bien frissonnez... Puisque des scientifiques, des historiens, des chercheurs, des preneurs de sons, etc. regroupés sous le label First Sounds, repoussent les limites de la mémoire... Relayés par un article du New York Times, ils découvrent et démontrent que dès 1860, (soit 20 ans avant Edison), le français Édouard-Léon Scott de Martinville invente un" Phonautogramme", et stocke du son, sans possibilité de le reproduire. Le plus vieux "son" du monde est donc en ligne, il s'agit de quelques secondes de la comptine Au clair de la lune.

Et pour continuer à fouiller dans les greniers de la mémoire, un site rencontré en passant, sur l'archéophone...

jeudi, février 26 2009

Un violon dans le métro

Un musicien de rue était debout dans l'entrée de la station L'Enfant Plaza du métro de Washington DC. Il a commencé à jouer du violon. C'était un matin froid, en janvier dernier. Il a joué durant quarante-cinq minutes. Pour commencer, la chaconne de la 2e partita de Bach, puis l'Ave Maria de Schubert, du Manuel Ponce, du Massenet, et de nouveau Bach.

A cette heure de pointe, vers 8h du matin, quelque mille personnes ont traversé ce couloir, pour la plupart en route vers leur boulot.

Après trois minutes, un homme d'âge mûr a remarqué qu'un musicien jouait. Il a ralenti son pas, s'est arrêté quelques secondes, puis a démarré en accélérant. Une minute plus tard, le violoniste a reçu son premier dollar : en continuant droit devant, une femme lui a jeté l'argent dans son petit pot. Quelques minutes plus tard, un quidam s'est appuyé sur le mur d'en face pour l'écouter, mais il a regardé sa montre et a recommencé à marcher. Il était clairement en retard.

Celui qui a marqué le plus d'attention fut un petit garçon qui devait avoir trois ans. Sa mère l'a tiré, pressée, mais l'enfant s'est arrêté pour regarder le violoniste. Finalement sa mère l'a secoué et agrippé brutalement afin qu'il reprenne le pas. Toutefois, en marchant, il a gardé la tête tournée vers le musicien.

Cette scène s'est répétée plusieurs fois avec d'autres enfants. Tous les parents, sans exception, les ont forcés à bouger.

Durant les trois quarts d'heure de jeu du musicien, seules sept personnes se sont vraiment arrêtées pour l'écouter un temps. Une vingtaine environ lui ont donné de l'argent tout en en continuant leur marche. Il a récolté 32 dollars.

Quand il a eu fini de jouer, personne ne l'a remarqué. Personne n'a applaudi. Une seule personne l'a reconnu, sur plus de mille personnes.

Personne ne se doutait que ce violoniste était Joshua Bell , un des meilleurs musiciens sur terre.

Il a joué, dans ce hall, les partitions les plus difficiles jamais écrites, avec un Stradivarius de 1713 valant 3,5 millions de dollars ! Deux jours avant de jouer dans le métro, sa prestation au théâtre de Boston était « sold out » avec des prix avoisinant les 100 dollars la place.

C'est une histoire vraie.

Joshua Bell jouant incognito dans une station de métro a été organisé par le « Washington Post » dans le cadre d'une enquête sur la perception, les goûts et les priorités d'action des gens, à voir sur le site du Washington Post

Les questions étaient : dans un environnement commun, à une heure inappropriée,

· pouvons-nous percevoir la beauté ? · Nous arrêtons-nous pour l'apprécier ? · Pouvons-nous reconnaître le talent dans un contexte inattendu ?


Joshua Bell "Stop and Hear the Music" by the Washington Post